La Confédération choisit des partenaires américains et chinois pour son cloud.
L’administration fédérale fait de
sa numérisation une priorité. Elle souhaite proposer des
« projets innovants » aux citoyens et aux entreprises. Pour ce faire, elle a besoin d’une infrastructure informatique en nuage (cloud), pour laquelle elle recherchait des partenaires du secteur privé. Le verdict est tombé : quatre entreprises américaines et une entreprise chinoise hébergeront les données de l’administration fédérale, c’est-à-dire, nos données, pour 110 millions de francs sur cinq ans.
Où sont les Suisses ?
Une Confédération un peu trop candide ?
La décision de la Confédération
interpelle l’opinion publique et les spécialistes. D’une part, la proximité et les collaborations qui existent entre ces géants d’internet et leurs gouvernements respectifs inquiètent depuis longtemps et elles ne cessent de donner lieu à de nouvelles affaires. D’autre part, il s’agit de poids lourds géopolitiques et technologiques. S’ils leur prenaient l’envie de changer les règles du jeu en cours de route, les protestations polies de l’administration fédérale n’auraient guère de chance d’aboutir et le Conseil fédéral se retrouverait pris au piège.
Faites comme je dis, pas comme je fais
Le choix de la Confédération surprend d’autant plus que les exigences en matière de protection des données et notamment de localisation des données sont de plus en plus importantes pour le secteur privé. Le Conseil fédéral est d’ailleurs en train de mettre en œuvre un système de certification pour des services cloud et de développer un label « Swiss Cloud » pour les services garantissant la souveraineté des données. Un label, que selon toute vraisemblance, elle ne pourra pas utiliser elle-même. Ce choix est un très mauvais signal politique qui n’incite pas le secteur public cantonal et le secteur privé à stocker leurs données en Suisse. Ce choix est une nouvelle inquiétante pour les citoyens et les entreprises qui sont contraintes de fournir des données à l’administration fédérale. C’est également un très mauvais signal politique qui n’incite pas le secteur public cantonal et le secteur privé à stocker leurs données en Suisse.